Comment pourrait-il en être autrement dès lors que des centaines d'agents INRA sont directement concernés, et que plus largement cette superstructure touchera indirectement tous les personnels de l'Institut ?
D'autant que la mise en place, laborieuse, de ce qui est affiché comme le ‘fleuron' de la recherche française est en train de tourner au vaudeville ! Ce vendredi 21 Mars, le Comité Technique INRA est re-convoqué suite au vote unanime du 5 mars des élus des 4 organisations syndicales rejetant la création et les statuts de l'Université Paris-Saclay, présentés par la Direction Générale dans une version V1 datée du 30 Janvier. Le CT est donc re-convoqué pour voter à nouveau sur cette version V1… dont nous savons parfaitement qu'elle est obsolète car le ministère a modifié ces statuts entretemps, et a demandé aux organismes et établissements de discuter sur une version V2… prélude à une version V3 sur laquelle ils devront voter en Mai-Juin !
V0, V1, V2, V3 ? Nos élites cultivent-elles l'art de chercher la quintessence ?
Le déni de démocratie est patent tant dans les étapes récentes de mise en place de l'Idex que dans les futures instances de gouvernance de l'Université. Nous le dénonçons. Mais au-delà, bien au-delà, nous n'entendons pas accompagner, au nom d'un « dialogue » de façade prétendument « social », un projet qui ne peut que menacer tous les collectifs de travail existants, toutes les solidarités et toutes les émulations entre équipes et établissements. Cette mascarade ne peut que renforcer notre opposition tant à l'Initiative d'Excellence saignée (pardon signée !) l'an passé, qu'à cette Université dite « d'Excellence ». Quelle que soit la version, quelle que soit l'étape, vous nous trouverez toujours présents pour dire haut et fort notre opposition à ce gâchis immense que constitue Paris-Saclay. Le programme de Saclay ce n'est rien d'autre que mutualisation, inflexions thématiques et évolutions structurelles imposées par d'autres, surcharges de travail…
Depuis le début, nous sommes là et auprès des personnels. Nous le sommes aujourd'hui et nous le serons demain.
C'est pourquoi la CGT-INRA a pris, elle, ses responsabilités et décidé de siéger aujourd'hui afin que ce CT réitère sa position de refus de Paris-Saclay.
Le même rejet de Paris-Saclay s'exprime dans les autres établissements concernés. Le CT de Polytechnique vient de voter à l'unanimité contre Paris-Saclay. Celui de l'Université de Paris-Sud/ Orsay s'est aussi prononcé majoritairement contre. Jusqu'à quand le Ministère et le gouvernement pourront-t-il faire la sourde oreille ? Sans compter que les coupes budgétaires prévues à brève échéance dans les collectivités territoriales ne peuvent que retarder encore plus les moyens de transports prévus comme les logements, et placer les agents concernés dans une situation insupportable.
Si nous siégeons, c'est aussi pour que la Direction Générale prenne tout de suite, sans attendre Juin, des engagements concernant l'avenir des personnels.
Nous exigeons ainsi :
Pour tous les personnels qui refuseraient de suivre sur Saclay, la garantie du maintien sur place, sur le site où ils exercent
Pour ceux décideraient de suivre, la garantie de ne pas se retrouver dans la situation où ils devraient re-candidater sur de nouveaux profils
Les collègues des centres de Province doivent aussi comprendre que Saclay ne concerne pas que les centres parisiens de l'INRA. Ce projet ne peut avoir que des conséquences négatives sur l'emploi dans tout l'établissement. Imaginez ce que cela donnerait en possibilités de recrutements et de mobilités dans les différents départements si la Direction devait trouver des solutions pour 250 agents de la Région Parisienne qui refuseraient d'être transférés sur Saclay !
Last but not least, une chose qui ne change pas entre V1, V2, V3, c'est que l'INRA devrait, comme membre fondateur, mettre largement la main à la poche pour apporter sa contribution financière à Saclay (contribution qui reste camouflée dans une annexe secrète) alors que d'autres composantes comme l'Université de St Quentin sont en déficit important. Ajoutez-y l'IAV2F, dont le financement sera entièrement à la charge des membres, dont l'INRA. Secouez avec les coupes massives dans les budgets publics liées au pacte de responsabilité en faveur du patronat que le gouvernement vient de mettre en place avec l'aide de certains syndicats, et vous obtiendrez une diminution historique des moyens attribués par l'Etat au fonctionnement de la recherche publique.