« Monsieur le Président,
Nous recevons beaucoup de témoignages de nos collègues gestionnaires d'unités, directeurs d'unités, agents des services budgétaires financiers et comptables (SBFC) ou encore DSA qui, unanimement, condamnent l'inemployabilité de Géfi 2.0, les dysfonctionnements que cela entraîne pour la vie de toute la maison INRA, les conséquences graves pour les personnels en terme de santé, et déplorent la légèreté de la direction qui l'a mis en place à la va-vite, au risque de paralyser l'institut.
S'il en est besoin, nous pouvons faire le catalogue des dysfonctionnements. Mais vous les connaissez, puisque nous avons pris la peine de rapporter dans un message à tous les agents, une partie de ces témoignages, et que vous avez reçu une lettre ouverte massivement signée par les agents de Bordeaux à l'initiative de leurs GU. Que ce soit du côté Gestionnaires d'unités, ou du côté des agents des SBFC, tout le monde souffre, personne ne voit le bout du tunnel.
Au-delà du catalogue, nous estimons que c'est un autre mode de fonctionnement que vous avez mis en place.
Vous avez décidé que les DU deviennent des ordonnateurs secondaires (donc les GU par délégation), ceci alors même que l'outil n'est pas opérationnel et ne leur permet même pas de tenir une comptabilité analytique, pourtant obligatoire eu égard aux responsabilités qu'ils ou elles ont, comme tous les responsables de projets scientifiques qui doivent rendre des comptes à qui les finance. Et vous savez bien, hélas, que ce n'est pas l'INRA qui finance directement les projets scientifiques, ou si peu.
L'outil est "si bien conçu", que la double peine s'applique pour les unités car les 10% de frais de gestion sont prélevés sur des titres émis avant la note de service 2015-67 qui les instaure, et en plus, leur encaissement peut générer une plus-value de recettes soumise au prélèvement supplémentaire de 25%. Déjà que les unités sont exsangues, c'est certain que ça ne va pas aider, et tout cela s'ajoute aux intérêts moratoires qu'il va bien falloir régler. Et où vont ces sommes ? Abonder l'enveloppe donnée au privé pour qu'il nous fournisse un outil très cher qui ne fonctionne pas ?
Ah oui vraiment, Géfi, c'est une idée de génie !
La marmite est au bord de l'explosion, Monsieur le Président. Et si vous ne le saviez pas, c'est soit parce qu'on vous l'a caché, soit parce que vous fermez les yeux.
Toujours est-il qu'au nom des personnels concernés, nous vous demandons
1 – Que les mesures immédiates soient prises pour stopper cette gabegie qui coûte très cher tant en finances qu'en heures perdues et en santé dégradée. Vous recommencez ce que vous, Direction, avez fait lors du passage à S2I finance en 2006. Faut-il vous rappeler tous les problèmes rencontrés à chaque fois que vous avez fait des choix sur des outils informatiques comme par exemple avec Mercure ?. A tout le moins, l'outil GéFI 2.0 doit être débarrassé des entraves qu'il pose aux responsables de programmes scientifiques, et doit être revu en prenant enfin en compte les avis des professionnels qui l'utilisent.
2 – Que l'ensemble des personnels concernés bénéficient de compensations pour toutes les heures supplémentaires qu'ils ont effectuées, même celles qui ont été écrêtées. Et nous estimons que c'est bien au-dessus des 2 jours demandés par les collègues de Bordeaux.
3 – Comme les signataires de Bordeaux vous le demandent, que vous embauchiez des GU en nombre suffisant pour que dans chaque centre, une aide soit apportée aux gestionnaires pour résorber le retard accumulé et préparer la clôture de l'exercice.
4 – Comme la loi vous y contraint, que vous réunissiez un CCHST spécial sur cette question, comme des représentants au CCHSCT vous l'ont demandé par courrier le 24 mars dernier.
En conclusion, nous vous rappelons la conclusion du texte que nous avons publié le 27 mars, texte sur lequel nous avons interpellé M. Ronceray le 7 avril dernier, lui demandant réponse. Réponse qui ne nous a jamais été faite.
De votre réponse dépendra notre attitude dans ce CT.