Le 9 juillet, Mme Pécresse a ouvert un chantier « jeunes chercheurs », la CGT-Inra était présente. La Ministre a confié une mission sur ce dossier au Conseil Supérieur de la Recherche et de la Technologie (CSRT) lequel nous a sollicité. Le texte ci-dessous résume (Cf. le texte complet) les positions de la CGT-Inra dans la lettre envoyée au CSRT le 24 juillet.

La CGT-Inra reste fondamentalement opposée à la loi d'autonomisation des Universités proposée par le gouvernement et invite tous les agents à signer l'appel des Cordeliers dont nous sommes partie prenante. En effet, si le Gouvernement n'affiche pas une politique claire et ambitieuse de recrutements sur postes statutaires, toute discussion sur le statut des « jeunes chercheurs » ne peut s'inscrire que dans un marché de dupes, où la précarité resterait la norme. Sur ce point, interrogée par notre représentant sur « qu'en sera-t-il des postes en 2008 ?», question motivée par une lettre de mission du Président de la République adressée à la Ministre exigeant la suppression de la moitié (un tiers ?) des postes de titulaires partant en retraite, la Ministre a prétendu ne pas connaître les effectifs actuels des agents ainsi que les prévisions de départ, et donc n'a pas répondu !

Pour la CGT-Inra, le terme « jeunes chercheurs » doit regrouper les jeunes scientifiques (CR2), les chercheurs en formation (doctorants) et les chercheurs débutants (post-docs). L'indispensable développement de l'activité de recherche dont notre société a besoin, repose sur ces jeunes destinés à renouveler et renforcer l'emploi scientifique dans la recherche publique et privée ou dans le secteur productif. Quels que soient les objectifs professionnels des uns ou des autres, tout travail mérite salaire ; le travail de doctorant comme le travail qui suit la thèse. Il ne devrait y avoir aucune dérogation à ce principe et c'est ce qui fonde les revendications détaillées ci après.

Dans l'immédiat  :
•  Tous les doctorants doivent obtenir un contrat de travail salarié, avec cotisations à la Sécurité Sociale et aux caisses de retraite. Un tel contrat de travail doit être de trois ans afin de couvrir intégralement la durée « normale » de thèse .

•  Après obtention de la thèse, tout thésard doit pouvoir, pour ceux qui le désirent, obtenir une couverture et des garanties sur une période lui permettant d'avoir la possibilité matérielle de se présenter au moins deux fois à un concours des Universités ou des EPST (MC, CR ou IR). Pour ce faire, un contrat de travail spécifique d'« élève-chercheur » de trois années doit lui être systématiquement proposé dès la soutenance de la thèse.

•  Le système des ASC, seulement présent à l'INRA, doit être développé et généralisé et ses restrictions levées. En effet, il répond aux critères précédents et permet la préparation de profils de chercheurs nécessaires aux organismes.
(Cf. http://www.legifrance.gouv.fr/texteconsolide/PFH6N.htm )

•  Les doctorants doivent bénéficier des mêmes droits sociaux que les autres salariés (temps de travail, congés, formation personnelle, etc.).

•  Les doctorants présents dans les unités des EPST ou dans les universités doivent être représentés dans les instances statutaires (tels que les conseils scientifiques et de gestion, les CHS, etc.).

•  Les doctorants doivent bénéficier d'une instance paritaire de type CAPN pour l'arbitrage des problèmes d'ordre individuel.

Pour la CGT-Inra :
•  Le recrutement majoritaire de chercheurs doit se faire au niveau du grade des CR2 , afin d'offrir à tout postulant du niveau doctorat une chance d'intégrer un organisme en lui ouvrant un déroulement de carrière continu et valorisant.

•  Les chercheurs, notamment les CR2, doivent pouvoir se consacrer à la recherche scientifique et non pas à la recherche de financements, à l'encadrement de personnel précaire, et autres tâches qui ne relèvent pas des missions initiales du chercheur.

•  Le statut de chercheur à temps plein doit être maintenu, en laissant au chercheur la liberté d'effectuer des enseignements, s'il le souhaite.

Recrutement et stage
Pour la CGT-Inra :
•  La titularisation des CR2 doit être automatiquement prononcée dès lors que les avis du chef de service et du conseil de service sont favorables. Comme pour les autres catégories de salariés, en cas d'avis défavorable, c'est la CAP des CR qui doit être consultée. La CSS doit rester cantonnée à son rôle d'expertise scientifique.

•  Les CR2 doivent pouvoir travailler dans la sérénité sans une pression démesurée de la hiérarchie.

•  Les CR2 femmes « en cours de maternité » ou les CR2 exerçant à temps partiel doivent avoir de bonnes conditions de travail, en adaptant si besoin leurs missions .

•  La loi sur la réduction du temps de travail doit être respectée pour les CR2 comme pour tout autre salarié.

Progression de la carrière
Pour la CGT-Inra :
•  Le passage de CR2 à CR1 doit être automatique dès que les critères d'ancienneté sont satisfaits. En l'état actuel du statut des CR, il faut instaurer une possibilité de recours vers la CAP en cas de difficulté au passage CR2-CR1.

•  Le passage en DR2 doit redevenir la voie normale de progression de carrière des CR1.

•  L'échelle des CR1 doit être débloquée au niveau indiciaire  : ce déblocage doit permettre aux CR1 de plus de 45 ans de terminer leur carrière avec un pouvoir d'achat maintenu et une progression salariale au moins égale à celle qu'ils ont connue les années précédentes.

•  Le déroulement de carrière des MC, CR ou IR de la recherche et de l'enseignement supérieur devraient être strictement parallèles (salaires et primes).