Un communiqué de la présidence de la République publié le 4 Juillet « envisage de nommer Philippe Mauguin en qualité de président de l'Institut national de la recherche agronomique ». Sans que les raisons en soient explicitées, le gouvernement refuse ainsi le renouvellement du président sortant de l'INRA, François Houllier, qui était candidat à un second mandat, au profit du chef de cabinet de M. Le Foll, Ministre de l'Agriculture et porte-parole du gouvernement.

Si les parachutages de chefs de cabinet et conseiller ministériels d'un gouvernement aux abois ont commencé et vont se multiplier, celui-ci ne peut avoir qu'une signification supplémentaire qui ne peut qu'inquiéter les personnels de l'INRA.

En refusant de renommer le PDG actuel pour le remplacer par le chef de cabinet du Ministère de l'Agriculture qui n'a jamais exercé d'activités de recherches, le gouvernement entend-il procéder à une réorientation de l'INRA en transformant l'Institut en simple agence au service des filières agricoles en difficulté et des industries agro- alimentaires, niant par là-même l'évolution positive de l'INRA en Institut National de recherche de plein exercice, associant recherches fondamentales et recherches agronomiques finalisées ? On doit d'ailleurs s'interroger sur le silence assourdissant (au moins public) du Secrétariat d'Etat à l'Enseignement Supérieur et à la Recherche, et du Ministère de tutelle !

D'autres questions surgissent à l'occasion de cette « proposition » de nomination :

•  Le gouvernement veut- il augmenter les prérogatives de l'IAVFF-Agreenium*, avatar du Ministre de l'Agriculture, et y dissoudre l'INRA ?

•  Le gouvernement veut- il avancer vers la fusion de l'INRA avec l'IRSTEA, comme le préconise une commission d'audit, en vue d'économies budgétaires et en personnels, réduisant ainsi la capacité de recherches dans nos domaines ?

•  Le gouvernement veut- il accélérer la mise en place de l'université intégrée Paris-Saclay, le candidat nommé pressenti ayant beaucoup œuvré pour céder le domaine de Grignon au Quatar ?

•  Le gouvernement veut- il forcer la mise en place de la prime à la tête du client, le RIFSEEP, alors qu'il est largement rejeté tant par les personnels de toutes catégories que par la hiérarchie de l'INRA ?

 

Même si elle n'a pas à se prononcer sur la nomination du PDG de l'Institut, la CGT-INRA condamne un parachutage qui aboutirait à la mise en place des possibles orientations énumérées ci-dessus. La CGT-INRA réaffirme son attachement à l'INRA comme Institut National Public de Recherche Agronomique allant de la production des connaissances aux recherches finalisées au service de la collectivité.

Paris, le 5 Juillet 2016, 15h

Pour tout contact : CGT-INRA - 0139535656 - cgt@inra.fr

 

(*IAVFF-Agreenium : Institut agronomique, vétérinaire et forestier de France)