Baisse continue des moyens récurrents,
inflexions thématiques, évolutions structurelles, mutualisation, surcharge de travail… jusqu'où devra-t-on encore pousser notre « effort d'adaptation » ?

La majorité des syndicats des établissements concernés par l'opération « Saclay » la dénonce depuis des années.
Il manque encore quelques dizaines de millions pour aider l'Agro à déménager : l'Etat s'est engagé à payer mais le pourra-t-il ? Personne ne le sait vraiment dans une période où de nouvelles réductions budgétaires de 65 milliards € de dépenses publiques sont annoncées pour compenser les cadeaux faits au patronat.
Même incertitude par rapport aux moyens de transport qui voient leur calendrier sans cesse repoussé : 2023 au mieux, pour la ligne parisienne, puis 2030 pour la partie vers l'ouest, c'est à dire vers Versailles.
Et dans le même temps le gouvernement veut aussi restructurer en profondeur la Recherche et l'Enseignement Supérieur publics en mettant en place les CUE (Communautés d'Universités et d'Etablissements) ou COMUE et l'IAV2F (Institut Agronomique, Vétérinaire et Forestier de France).
30 CUE doivent se mettre en place : la carte des universités sera complètement redessinée, avec en toile de fond la prédominance des universités sur les organismes de recherche, dont l'INRA. Universités aux moyens exsangues, universités aux demandes qui vont aller croissantes et auxquelles les organismes de recherche devront répondre par la mise à disposition de moyens humains et matériels.

L'université Paris-Saclay en gestation serait justement une de ces CUE. Une lecture détaillée du projet de règlement intérieur et des statuts montre que cette CUE pourrait aisément s'accaparer à terme la majorité des prérogatives de l'Institut en matière de définition des recherches à mener par les unités, avec là encore un financement important donné par l'INRA. En plus du conseil d'administration, du conseil des membres, du sénat académique qui contient un conseil scientifique, on voit apparaître une Composante de Coordination Recherche (CCR) avec un comité de direction, un collège des directeurs d'unité et un comité des tutelles. Cela veut dire des niveaux hiérarchiques en plus pour les agents (en plus des niveaux hiérarchiques INRA) et des réunions supplémentaires, en particulier pour les DUs.

Pour en revenir au « simple » projet de bâtiment AgroPariTech-INRA prévu sur Saclay : les besoins en surfaces de recherche demandées par les équipes sont sans cesse revus à la baisse. Il y a désormais un vrai risque de se sentir à Saclay beaucoup plus à l'étroit qu'actuellement ! Sans compter la perte des terrains expérimentaux, principal outil de recherche.

Après 6 mois de relance, nous avons enfin obtenu la liste des unités concernées, une liste à caractère « extensif » selon les propres mots de la Direction (Cf. notre spécial "4 pages" pour accéder à la liste). Des centaines d'agents sont concernés. La Direction Générale sait fort bien qu'une grande partie n'entend pas aller sur Saclay mais les laisse volontairement dans l'incertitude, car à ce jour nous n'avons toujours aucune indication sur ce que l'institut prévoit de leur proposer.

Dans l'hypothèse où le processus se déroulerait selon les rythmes et formes avancés par la direction (et rien n'est moins sûr au vu des réductions budgétaires !!), la CGT-INRA exigera que tous les agents qui refusent de déménager conservent un emploi sur place, dans les centres où ils travaillent actuellement.

Et pour ceux qui accepteraient d'aller à Saclay, la question est posée : quelles garanties ont-ils de ne pas être obligés de re-candidater sur de nouveaux profils ( cf. le cas de l'unité I2BC ci-après ) et que ce mouvement ne sera pas le prétexte d'une très vaste restructuration, avec de nouvelles mutualisations et réductions des moyens ?

En mars 2014, les textes devant mettre en place
la CUE Paris-Saclay seront soumis au Comité Technique et au Conseil d'Administration de l'INRA,
comme à ceux des autres établissements :