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Message du 27 novembre 2015
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La planète et son climat malades du capitalisme

Une nécessité : changer de mode de développement

Le texte qui suit, analyse de la CGT-INRA par rapport à la tenue de la conférence climat- COP21- à Paris, a été rédigé juste avant les attentats meurtriers qui ont endeuillé notre pays. Ces attentats, perpétrés sur des lieux de culture et de vie, frappent et concernent chacune et chacun d'entre nous, toutes les populations de toutes religions, origines ou nationalités, et particulièrement la jeunesse (... Lire la suite).

Dans ce cadre, l'aspiration à la paix et à la sécurité pour nos concitoyens ne peut conduire à des atteintes aux libertés collectives comme le droit à manifester, à faire grève et à défendre les revendications face aux attaques incessantes contre les acquis sociaux. Ayant obtenu du parlement la prolongation pour trois mois de l'état d'urgence, le gouvernement vient ainsi d'interdire la manifestation prévue le 29 Novembre par nombre d'organisations et d'associations pour exprimer à l'ouverture de la COP21 leur volonté de s'attaquer aux racines mêmes du dérèglement climatique. Cette atteinte aux libertés démocratiques élémentaires est inacceptable.

Le mode actuel de « développement » de la société capitaliste vise avant tout à accroître les profits d'une minorité en augmentant l'exploitation du travail de la majorité. C'est cette même logique qui induit le pillage de la planète, le démantèlement des services publics, la libéralisation de tous les échanges, le développement d'une consommation absurde de biens inutiles quitte à endetter les populations et provoquer des guerres. Ce système conduit aussi à une augmentation inexorable de l'émission des Gaz à Effet de Serre (GES) et à la dérégulation du climat. Le rapport du GIEC de 2014 a confirmé l'existence d'un réchauffement accompagné de dérèglements climatiques à l'échelle planétaire (... Lire la suite)

Des projections alarmantes

Concernant les projections pour le futur, le « pire » des scénarios (RCP 8.5) suppose une émission accélérée de GES jusqu'à 1300 ppm en 2100. Avec l'orientation actuelle de la mondialisation capitaliste qui se traduit par l'extraction de gaz de schiste, le retour de l'exploitation du charbon ou l'usage de pétrole inaccessible par le passé, le pire n'est hélas pas impossible (... Lire la suite)

Dans un monde dominé par la loi du marché, les plus pauvres, les plus exploités seront encore les plus touchés !

Alors même qu'une personne est déjà obligée d'abandonner sa maison toutes les secondes pour fuir le dérèglement du climat, les conséquences pour les populations humaines, leur agriculture ou leurs écosystèmes sont très importantes. Les deux-tiers de la population mondiale vivent dans des pays à « haut risque » climatique, qui sont aussi des pays pauvres et/ou à croissance rapide (... Lire la suite)

D'une COP à l'autre, la valse des hypocrites et une succession d'échecs

Face à ces menaces, et sous la pression des scientifiques et des associations la communauté internationale a fait mine de réagir (... Lire la suite).

La COP21 sera probablement une vaste entreprise de communication sans effets : aucun engagement contraignant n'est prévu, les engagements volontaires sont insuffisants, le fond vert pour l'adaptation des pays les plus pauvres est insuffisamment abondé et aucune réforme d'ampleur n'est envisagée. Encore plus significatif, le terme même « d'énergie fossile » est absent du document préparatoire. Les dirigeants des Etats ne veulent rien qui puisse contrecarrer les profits de leurs multinationales, dont certaines parrainent même la COP21 (Renault, Aéroport de Paris, Air France, Bollore, Suez, St Gobain, Decaux, Philips…) (... Lire la suite).

Changer de modèle de développement

Beaucoup pensent à tort que le système qui a conduit à cette situation y survivra. Cette illusion est à l'origine de l'accélération de la dégradation de la planète et du renforcement de son exploitation ainsi que de ceux qui y vivent. Nous pensons qu'une autre voie est possible. Ce sont, sur ce sujet comme sur d'autres, les luttes des salariés, des sans-emploi, des sans-terres, et des peuples du monde luttant pour se libérer, qui peuvent dans un même mouvement sauver la planète (... Lire la suite).

Pour diminuer drastiquement ces émissions d'ici 2050, il faut donc opérer un vrai changement de paradigme dans tous les domaines, contre la logique d'accumulation du capital. La seule solution durable est de développer une économie plus sobre en énergie et en produits manufacturés, basée sur les seuls besoins sociaux et non plus sur la maximisation du retour sur investissement. Pour cela, les travailleurs doivent prendre le contrôle du capital.

Changer les modes de production, d'échange et de consommation des produits alimentaires

L'agriculture mondiale produit selon les sources de l'ordre de 20% des GES (sous forme de CO2 , méthane et NOx -oxydes d'azote- notamment, liés pour CH 4 aux activités d'élevage, aux rizières et aux déchets organiques, et pour NOx aux engrais azotés et aux déchets agricoles). L'agriculture actuelle produit ces GES, soit à travers l'utilisation d'engrais consommateurs d'énergie fossile et la surutilisation d'engrais azotés, soit par un usage inapproprié des sols (... Lire la suite).

Produire et consommer autrement

Comme la déforestation (notamment en zone tropicale) produit de 12 à 18% des GES au niveau mondial, nous devons éviter les délocalisations de la production des protéagineux et nous devons privilégier la reforestation et une gestion durable des forêts. Par contre, certaines formes d'agriculture, comme les systèmes herbagers, fixent du carbone dans le sol et limitent la production nette de GES. De fait, l'agriculture participe à la régulation du climat en étant source ou puits de CO2 selon les pratiques agricoles. (... Lire la suite).

Renforcer le service public national de la recherche agronomique

Pour maintenir une agriculture locale soumise à de forts stress climatiques et pour accroître la contribution de cette agriculture à la lutte contre le dérèglement climatique, nous avons aussi besoin de nouveaux efforts en recherche agronomique. Or l'INRA ne travaille pas assez dans ces directions. Pire l'austérité budgétaire, la réforme territoriale, la précarité, ou la course à la publication menacent les recherches finalisées dans ces domaines (... Lire la suite). Différents axes nous permettraient d'être utiles à la transition écologique de l'agriculture :

1. Défendre le service public, le statut de fonctionnaire, l'intégrité des instituts de recherche nationaux (CNRS, INRA) et des dotations récurrentes, et une recherche indépendante des lobbys.

2. Combattre la marchandisation du savoir (édition scientifique) et du vivant (OGMs, brevets).

3. Développer une recherche ambitieuse dont les objectifs finalisés ne doivent pas limiter la diversité des approches, seule garantie d'une recherche efficace sur le long terme.

4. Développer les recherches en sciences sociales pour produire autrement, hors du cadre néolibéral, de façon à être à la fois efficace, écologiquement durable et socialement juste.

5. Défendre les instituts techniques et promouvoir une recherche qui fasse le lien avec les citoyens, les agriculteurs et les acteurs (... Lire la suite).

Plus généralement (…), la CGT INRA exige la renationalisation complète d'EDF et de GDF, le retour de la distribution de l'eau au service public, l'abrogation de la Loi Macron, la renationalisation et le développement des transports publics, SNCF et RATP notamment. Faute de cela, la communication sur la COP21 ne peut être qu'une diversion politicienne hypocrite, alors que le gouvernement s'obstine sur une ligne d'attaque continue des conquêtes sociales dans tous les domaines.

Pour conclure, la CGT INRA est préoccupée par le changement climatique et réaffirme son engagement aux côtés de toutes celles et ceux qui se mobilisent pour réduire ce risque et développer l'humanité dans un monde plus juste, en modifiant radicalement la stratégie économique responsable de ce dérèglement climatique et qui nous conduit dans une impasse dramatique.


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