CAPN plénière des DR, CR et ASC du 27 janvier 2011 :
Déclaration liminaire de la CGT-INRA
Madame la Présidente, chères et chers collègues,
Les représentants CGT du personnel entendent dénoncer le budget d'Etat 2011 de l'Institut. Dans les vœux que vous venez d'adresser à tous les agents, vous osez indiquer que le budget de l'Inra progresse ! C'est loin d'être une vision partagée par l'ensemble des chercheurs de l'Institut à la lecture des dotations allouées aux unités par les départements en ce début d'année… En effet, nous ne pouvons que constater, après lecture attentive, que la subvention d'Etat pour les recherches de l'Institut est bien en baisse en euros constants, l'augmentation annoncée étant factice, due à des transferts de charge notamment en matière de cotisations retraite précédemment pris en charge par l'Etat. D'ailleurs, comment expliquer qu'un budget soi-disant « en hausse » puisse se traduire d'une part par une baisse généralisée de 2.7% - sans compter l'inflation - des dotations aux départements de recherche ? Baisse des dotations pour les départements mais vous avez fait le choix d'allouer 3M€ aux méta-programmes, ce qui nous renforce dans l'appréciation que ces méta-programmes portent en germe la liquidation des départements scientifiques.
Comment expliquer aussi qu'un budget soi-disant « en hausse » puisse se traduire par une diminution de 40 postes de titulaires ? Au lieu de maintenir les emplois de titulaires, vous avez fait le choix de conserver vos outils dits d'« attractivité » en renforçant encore plus la précarité, avec 2 « packages scientifiques » et 8 Contrats Jeunes Scientifiques en plus.
Certes, vous pouvez arguer d'une augmentation de 15,4% des ressources « propres ». Quant à nous, nous ne nous en réjouissons pas. L'augmentation continue de la part des ressources « propres » ne peut que poser problème quant à la maîtrise par l'INRA de la définition de ses recherches comme pour l'indépendance de celles-ci vis-à-vis des bailleurs de fonds. Aujourd'hui, dans ce contexte, notre métier de chercheur se transforme progressivement en métier de VRP de la recherche pour abonder les caisses de l'Institut via des projets à rentabilité immédiate. L'ANR n'étant sans doute plus suffisamment incitative, ce sont plus que jamais des appels d'offre régionaux et nationaux, visant la restructuration des acteurs de la recherche autour d'initiatives dites « d'excellence » et du grand emprunt qui guident désormais l'orientation budgétaire des unités, leurre budgétaire puisque fondé sur les intérêts de placement en bourse dont on connaît la fiabilité aujourd'hui.
Tout cela affecte directement les équipes et les conditions de travail de tous les agents, scientifiques comme techniques, avec une diminution généralement sensible du soutien de base attribué aux unités et le non-renouvellement des départs en retraite. De plus, nous dénonçons la très forte variabilité, allant de la stagnation jusqu'à des valeurs de -27%, du ratio 2011/2010 des unités selon les départements. Cela crée des inégalités flagrantes entre agents, parfois même au sein d'une même unité de recherche comme dans le cas des TGU. Pour la CGT-INRA, il importe de rompre au plus vite avec cette situation, en portant la part-chercheur à un montant annuel de 20 000 € afin de maintenir le métabolisme de base de toutes les unités.
La conséquence en est une ouverture indéniable vers une augmentation incessante de la précarité dans les unités, avec un turn-over incessant des personnels. Cet accroissement permanent du nombre de contractuels associé à la diminution des postes de titulaires nourrit un malaise croissant parmi nous, chercheurs à l'Inra, quant à notre responsabilité morale dans le devenir professionnel de nos collègues précaires.