Les personnels ont ainsi largement validé l'opposition résolue manifestée par la CGT-INRA à la création du consortium, super-structure pouvant à terme absorber les prérogatives de l'Institut.
Pour la CGT-INRA, la confiance exprimée par les personnels est aussi un signe extrêmement encourageant dans une période où nous allons devoir nous battre, becs et ongles, pour la défense de nos retraites, et notamment contre tout allongement de la durée de cotisations et pour le maintien du code des pensions des fonctionnaires. En effet, Sarkozy vient de réaffirmer que son objectif principal à 6 mois est de les remettre en cause, faisant fi de la sanction électorale des régionales et des centaines de milliers de travailleurs ayant manifesté dans la rue le 23 mars !
Malheureusement, le scrutin par collège fait que, tout en étant majoritaire en voix, la CGT n'aura qu'un élu dans le collège ITA (Ingénieurs – Techniciens – personnels Administratifs) et pas d'élu dans le collège chercheurs. Au départ, tous les syndicats avaient dénoncé l'iniquité de ce scrutin par collège qui fait qu'une voix de technicien, d'ingénieur ou d'administratif pèse significativement moins qu'une voix de chercheur. Ainsi, avec 773 suffrages exprimés, les chercheurs ont un élu (CFDT), tandis qu'il aura fallu 3681 voix pour avoir deux élus ITA (un CGT, un CFDT) ! Faites les calculs, il faut 2,4 fois plus de voix sur ce scrutin pour élire un ITA qu'un chercheur !
Il s'agit donc bien d'un scrutin élitiste, qui ne fait que renforcer notre rejet du consortium comme machine de guerre contre le service public de recherche agronomique, comme la majorité d'entre vous l'a très bien compris en s'exprimant majoritairement pour la CGT-INRA (Cf. la profession de foi CGT-INRA ).
C'est cela que nous ferons entendre au CA d'Agreenium, une voix qui dénoncera aussi toute précarisation de l'emploi et le recours à "Agreenium" pour contourner les statuts de fonctionnaires titulaires.
La CGT-INRA n'y sera pas seule à défendre le service public de recherche et de formation supérieure agronomique et vétérinaire puisque le SYAC-CGT, syndicat des personnels des écoles agros et vétos, est également arrivé en tête dans le collège IATOS (l'équivalent des personnels ITA à l'INRA) des 5 écoles concernées par le consortium Agreenium. Notons là encore l'iniquité d'un tel scrutin par collège : avec seulement 42 voix exprimées, la liste « asyndicale » des doctorants (et seulement une très faible fraction d'entre eux avait le droit de vote !) aura un élu au CA, tandis que le collège IATOS (1 230 personnes) des écoles d'agro et véto en aura 1 seul.
Mauvais présages pour la démocratie quand certaines voix comptent plus que d'autres dans une machine - le consortium - qui vise entre autre à rentabiliser à court terme le travail public de recherche et de formation et cherche à le détourner de ses missions de service public.
Cette politique couplée avec la profonde restructuration que la Direction veut imposer à l'INRA, combinant dirigisme, course aux financements fléchés ou contractuels et régionalisation de l'Institut, accentue gravement les risques d'instrumentalisation par un petit nombre vers des fins et des modes de fonctionnement éloignés du service public. Et ce dans un contexte où le gouvernement orchestre, réformes après réformes, la liquidation des services publics, attaque la recherche et l'enseignement supérieur publics, réduit les effectifs et favorise la précarité. |
