Tout d'abord, le nom proposé pour le nouvel institut issu de la fusion de l'INRA et de l'IRSTEA : «Institut National pour la Recherche en Agriculture, Alimentation et Environnement» nous fait bien comprendre que l'agronomie n'est plus la base de nos recherches. Au passage, ceci montre que contrairement à ce qui a pu être écrit, cette fusion n'est pas une absorption de l'IRSTEA par l'INRA. Passer de l'Agronomie à l'Agriculture, c'est pour l'INRA un recul de plusieurs dizaines d'années.
Il est par ailleurs écrit que « La plupart des missions de l'INRA seront maintenues ». Dites-nous quelle est la part qui ne serait pas maintenue ?
Parce que hier, le budget 2019 a été annoncé. 1,82% d'augmentation du budget de l'ESR, dans une situation où l'inflation a dépassé les 2% en un an, et que la plus grande partie de cette « augmentation » sera consacrée au plan étudiant, ça veut dire diminution. Quant au Ministère de l'Agriculture, dont dépend largement l'IRSTEA pour ses fonds propres, son budget diminue, lui, de 9,43% ! Alors comment peut-on penser que la fusion d'un organisme exsangue sur le plan financier avec un autre qui a à peine les moyens de vivre va permettre aux deux d'aller mieux et de faire mieux, d'autant plus que vous indiquez que cette fusion aurait un coût financier non négligeable, chiffré en millions d'euros ? Ceux qui croient à cette fable ont certainement des rideaux roses devant les yeux. Nous persistons en disant que cette fusion vise à faire des économies de moyens et de personnels dans le cadre du plan gouvernemental « Action publique 2022 » - « CAP2022 ». Si tel n'était pas le cas, alors la première des mesures aurait été d'augmenter significativement la subvention d'Etat de l'IRSTEA comme celle de l'INRA. Or, ce n'est effectivement pas le cas !
Pour les personnels des deux instituts, beaucoup de questions se posent sur les conditions de travail et sur les aspects sociaux qu'une telle fusion pourrait engendrer si elle était menée à son terme dans les conditions actuelles d'austérité. Nous en prenons quelques aspects.
Commençons par le RIFSEEP, dont vous prétendez que vous allez aligner les socles IFSE par le haut. Avec quel budget ? Vous entendez par ailleurs introduire une modulation de l'IFSE, alors que nous avons obtenu à l'INRA que l'IFSE soit la même pour toutes les personnes d'un même grade. Vous entendez également introduire le CIA pour pouvoir maintenir les niveaux de prime de l'IRSTEA. Mais pour les personnels de l'IRSTEA vous ne leur garantissez leur niveau indemnitaire que pendant quelques années. De façon analogue, vous ne garantissez les conditions de rémunération des personnels du ministère de l'agriculture que pendant quelques années.
Pour les collègues gestionnaires, vous annoncez qu'elles et ils pourraient travailler en pôles. De plus, non seulement les collègues de l'IRSTEA devraient apprendre à travailler avec GEFI, ce qui signifie que les collègues INRA devraient passer du temps à les former, mais qu'à l'horizon 2020-2022, tous devraient apprendre à travailler avec encore un nouveau système !
Pour les promotions, vous annoncez des quotas réservés pour les collègues de l'IRSTEA pendant… 2 ans. Vous savez pertinemment qu'une telle fusion ne peut qu'engendrer stress et dégradations des conditions de travail car vous prévoyez d'ores et déjà des RPS en pagaille en envisageant un dispositif spécial pour y faire face !