La CGT-INRA s'adresse à tous les personnels travaillant à l'INRA

site de la CGT-INRA : https://intranet.inra.fr/cgt
ou en Internet : http://www.inra.cgt.fr/

Message du 22 novembre 2013

- Management : Les nouveaux modes de gestion publique, cause de la dégradation de nos conditions de travail
- Retraites :
Le gouvernement persiste dans sa volonté d’allonger une nouvelle fois la durée de cotisation pour avoir accès à la retraite, mobilisation unitaire devant l'Assemblée Nationale le mardi 26 novembre


Ces nouvelles méthodes de gestion
qui dénaturent le service public
de recherche agronomique
et dégradent nos conditions de travail...

Sous une apparence pseudo « technique et apolitique », une nouvelle logique de gestion publique a été mise en place soi disant pour faire face à « la crise ». Cette logique, remettant en cause l'état-providence, casse le service public en y transposant des méthodes de management élaborées dans le secteur privé.

Version imprimable

1) Comment cette politique de casse des services publics est mise en œuvre en France

Plusieurs réformes d'ampleur ont participé à la déstructuration des services publics : la LOLF (loi organique relative aux lois de finances) et la RGPP (Révision générale des politiques publiques), récemment renommée MAP (Modernisation de l'action publique).
La LOLF a conduit à passer d'une logique de moyens à une logique de résultats et définit des indicateurs de performance. La RGPP a, elle, globalement visé à réaliser 10% d'économies budgétaires dans la Fonction Publique. Lire la suite

2) Comment la direction de l'INRA facilite la mise en place de ces nouvelles méthodes de gestion

La direction de l'INRA cherche à réformer radicalement l'organisation de l'institut afin de le soumettre à une organisation managériale. Ainsi, elle recourt à des cabinets privés comme Deloitte, pour réaliser des audits, proposer des réorganisations. Or ces cabinets sont les promoteurs zélés de ces nouvelles méthodes de gestion. Le mode d'attribution des moyens (personnel, budget) et de définition des priorités de recherche sont réorganisés… en fonction des performances. S'instaure alors la casse des collectifs de travail perçus comme des obstacles à cette nouvelle gestion.

La gestion par « projet » est promue comme la nouvelle norme de fonctionnement à l'INRA, à l'opposé du mode organisationnel vertical (département, unité) fondé sur une démarche scientifique à long terme.
Ce n'est pas tout :«Compte tenu du caractère hybride de la communauté des acteurs RH, il convient de partager avec les managers le même sens donné à la politique RH, les mêmes principes et des pratiques compatibles» mentionne la note de cadrage de la fonction ressources humaines de la DRH qui propose donc de «passer d'un fonctionnement cadré par des procédures (notes de service, mode de présentation descriptif et statique) vers un mode de fonctionnement en processus (plus dynamique)». Or, la démarche processus (transversale) s'oppose à une démarche verticale (par unité). Elle est donc cohérente avec la généralisation du mode de gestion par projet et au-delà, elle cherchera à gommer toute initiative déviante, toute résistance des unités.

La direction de l'Inra relevait en 2011 qu'il existait encore une «un cloisonnement entre Centre/Unités avec une difficulté à percevoir la dimension système de la gestion». Pour la direction, un des moyens pour continuer de « décloisonner », c'est de fermer des unités. Dans un rapport, on a pu lire que les personnels de l'INRA qui travaillent dans des fonctions comme finances, GRH, patrimoine, informatique et restauration sont encore trop nombreux. Des suppressions d'emplois sont préconisées. Pour la fonction informatique, l'externalisation de la gestion du parc et de l'assistance aux utilisateurs est même proposée.

La politique de la direction tend à déstructurer les collectifs de travail en séparant les personnels selon leurs fonctions :
- Cf. les Unités Expérimentales, progressivement autonomes vis-à-vis des Unités de Recherche.
- Cf. la création de plateformes techniques : à l'avenir, administratifs et informaticiens pourraient même être regroupés dans des structures à l'écart des unités de recherche.
- Cf. la création des Très Grandes Unités (TGU) où les personnels affectés à des « tâches » d'appui à la recherche sont affectés à des plateformes et « partagés » entre différentes équipes de recherche, perdant leurs repères au sein du collectif.
Plus de détails

Autre point à relever : les formations liées au management, ou plus généralement à la gestion par projet, sont de plus en plus nombreuses et consomment une part importante du budget consacré à la formation alors que le budget global diminue. A ce sujet, lire la déclaration des représentants CGT en Commission Nationale de Formation Permanente.

3) Les nouvelles méthodes de management dégradent les conditions de travail

La remise en cause des structures pérennes (unité, département, centre) associée à ces nouvelles techniques de gestion crée un sentiment de mal-être généralisé.
La séparation des fonctions dans le travail de recherche (ou taylorisation) qui induit la disparition progressive des solidarités inter-métiers, le développement des comportements individualistes attisé par l'attribution de primes comme la PES (Prime d'Excellence Scientifique), mais aussi l'évaluation amplifient ce mal-être.

La montée en puissance de la recherche contractuelle et celle de la pression à la publication dégradent les rapports au temps de travail et les rythmes de travail. Il y a de moins en moins de temps pour se réunir, discuter, se former.

Par ailleurs, la création d'entités de grandes tailles (TGU) favorise la mise en place de procédures bureaucratiques avec des risques importants de déshumanisation du travail, d'accroissement de la souffrance personnelle des salariés et de perte des liens sociaux essentiels au fonctionnement de la recherche.

* * * Ce sont ces nouveaux modes de gestion qui sont la cause de la dégradation de nos conditions de travail et sources de développement de Risques Sociaux Organisationnels, abusivement appelés RPS (Risques Psycho-Sociaux) * * *

 

Pour la CGT, une autre politique « de la recherche », orientée vers le progrès des connaissances scientifiques et non inféodée aux objectifs à court terme des entreprises doit être appliquée.

Cette politique de recherche devrait se caractériser par
- une forte augmentation du financement récurrent des unités (20 000€ par part chercheur minimum),
- la suppression de l'ANR, et celle du Crédit Impôt Recherche,
- et par la réorientation des crédits correspondants vers les organismes de recherche.

Le remplacement de l'évaluation individuelle (des ITA, des scientifiques) par une évaluation conseil des équipes et la suppression de l'AERES redonnerait du sens, de la cohésion aux collectifs de recherche, et favoriserait la coopération entre les individus : la recherche est un travail collectif !

L'arrêt de la politique de concentration des effectifs et de séparation des fonctions, et la suppression des TGU nous semblent indispensables au rétablissement de la confiance des personnels de l'INRA.

Retraites :
Malgré les fortes mobilisations unitaires, le gouvernement persiste dans sa volonté d’allonger une nouvelle fois la durée de cotisation pour avoir accès à la retraite (43 ans pour les salariés nés à partir de 1973). Ce projet injuste, inacceptable, conduirait à un appauvrissement des futurs retraités (notamment les femmes) et interdirait l’accès au système de retraite pour les jeunes. C’est le prolongement et l’aggravation des contres réformes précédentes. Dans ces conditions, la mobilisation reste indispensable.

Le débat parlementaire reprend du 19 au 26 novembre. Le projet (unanimement rejeté au Sénat) devrait être soumis au vote de l'Assemblée Nationale ce mardi 26 novembre, puis repartira au Sénat.

Les organisations syndicales CGT, FO, FSU, Solidaires d'Ile-de-France appellent à participer à la manifestation régionale unitaire le Mardi 26 novembre à 13 heures – Rue Chaussée D'Antin (Métro Chaussée d'Antin) pour se diriger vers l'Assemblée Nationale.

Nous vous invitons à vous joindre à cette initiative parisienne, ou en province, devant les préfectures.

Ne lâchons rien : cette contre-réforme doit être retirée !
Poursuivons la mobilisation, manifestons le 26 novembre
et restons mobilisés pour la suite.

 

 

Cet envoi est autorisé par la note de service 2003-36.
Si vous ne souhaitez plus recevoir les messages de notre syndicat national cliquez ici