Agreenium, ce petit nom ne vous dit toujours rien ? C'est le terme anglo-latinisant qu'a choisi la Direction pour nommer ce consortium « pour l'agriculture, l'alimentation, la santé animale et l'environnement » contre la création duquel les personnels de l'INRA s'étaient mobilisés en 2009, convaincus qu'au pire c'était un moyen de retirer à l'Institut ses prérogatives voire aller vers une fusion en EPIC avec le CIRAD, et au mieux, une nouvelle usine à gaz. Aujourd'hui, vous êtes de nouveau appelés à désigner les représentants du personnel pour le Conseil d'Administration de ce Consortium…
Si trois années se sont écoulées depuis la création de ce « machin », on peut dire que c'est surtout la version « usine à gaz » qui a été installée, et c'est peu dire… Externalisation des relations internationales INRA, création de bourses de thèses « dessus du panier », projets fumeux à l'européen, survie financière aux dépens de l'INRA et empiétant sur ses missions… Rien qui démontre la nécessité fondamentale d'avoir créé ce « PRES » (Pôle de Recherche et d'Enseignement Supérieur) qui ne disait pas son nom… et dont nous continuons à revendiquer la disparition.
Nous le faisons car cette coquille juridique contient en germe tous les artifices possibles d'un démantèlement de l'INRA et toujours ceux d'une fusion de l'INRA (EPST, établissement public) avec d'autres structures dont des EPIC (établissements privés)…
Agreenium avait été imposé suite au rapport de B. Chevassus-au-Louis (ancien directeur général de l'INRA) commandité par le gouvernement Sarkozy. Le même Chevassus-au-Louis, décidément très éclectique, vient de se voir confier par le gouvernement Hollande une nouvelle mission, avec l'objectif de « renforcer le lien entre enseignement supérieur et recherche agronomique »… « et la dynamique de structuration de pôles universitaires ». Quasiment les mots qui ont conduit à… Agreenium. Que cherchent-ils ? Aller encore plus loin ?
Les personnels, de toutes catégories, malgré une tournée propagandiste effrénée de la Direction Générale de l'INRA furent décidément difficiles à convaincre de la justesse de ces bouleversements successifs, soi-disant opérés pour leur bien et celui de la recherche publique puisqu'ils avaient majoritairement choisi la CGT aux dernières élections, le seul syndicat qui revendiquait haut et fort son opposition à « l'opération agreenium » !
Le contexte politique a certes changé depuis la fondation d'Agreenium mais la volonté de la Ministre de la recherche d'imposer un projet de loi contre l'avis d'une majorité d'organisations syndicales (CGT FSU SUD FO soutenus par SLR et SLU) et contre celui de plusieurs instances comme le CSRT, le CNESER, le CNESERAV et notre propre CT à l'INRA (ainsi que celui de l'IRSTEA) qui demandent l'abandon de ce projet, ne présage rien bon pour les EPST en maintenant, ou aménageant à la marge, des réformes qui ont profondément déstructuré l'enseignement supérieur et la recherche. Ce d'autant que le premier Ministre lui même poursuit la dispendieuse, et délétère pour le service public, « opération Saclay » !
Agreenium, Restructurations, « Alliances » diverses et variées (pour les Sciences de la Vie et de la Santé, pour l'Energie, pour l'Environnement), futures « communautés scientifiques » (projet de loi Fioraso), ex PRES… s'empilent de manière continue. C'est la Recherche Publique, l'INRA et ses personnels qui ont tout à y perdre en morcelant les prérogatives, les missions et, inévitablement, à terme, les statuts.
Si vous voulez montrer que c'en est assez des restructurations permanentes, de la flexibilité toujours plus accrue dans laquelle on veut entraîner les équipes et les personnes, de la précarité galopante des personnels, alors manifestez votre désaccord à tout cela en votant CGT au Conseil d'Administration du Consortium !
Notre présence au CA du Consortium - nous y présentons un membre élu au CA de l'INRA - nous permettra :
• d'éviter que le consortium devienne une structure à recruter des contractuels au statut précaire,
• de défendre les EPST et leur personnel au sein du consortium, car tout endroit où leur avenir et leurs statuts sont mis en cause exige notre présence,
• de rester vigilants sur les implications entre consortium et INRA,
• de continuer à exiger une rupture avec la politique précédente en matière d'enseignement supérieur et de recherche ce qui passe par l'abrogation de la LRU, du Pacte de la Recherche et l'abandon du projet « Fioraso » et l'ouverture de réelles négociations,
• de dénoncer les choix de la DG (comme au CA de l'INRA) quand ils sont contraires à ce que nous souhaitons pour un service public de la recherche,
• de faire front avec les autres syndicats (du CIRAD et des Ecoles Agronomiques et Vétérinaires), qui partagent la même analyse et présentent des candidats dans les autres établissements partenaires du consortium.
Ces élections sont organisées en deux collèges distincts (chercheurs / non chercheurs), ce qui est totalement étranger à l'histoire de l'INRA. Le mode électoral demeure profondément injuste, avec seulement 6 représentants des personnels tous organismes confondus. Les élus CGT ont demandé dès le début de la mandature que le statut de l'établissement soit modifié pour augmenter le nombre d'élus. Le représentant du ministère de la recherche s'y était engagé. Cet engagement n'a pas été respecté. Les élus CGT continueront leur combat pour obtenir une juste représentation des personnels. En attendant, votez pour nos candidats.
Pour toutes ces raisons, nous vous appelons à voter et à faire voter pour la liste CGT !
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