Saclay : plateau des monts et merveilles ?
Dernière minute sur les transports : 4 petits km à l'est (Massy-Saclay) promis pour 2020 en échange d'un retard sur les 20 prévus à l'ouest jusqu'à Versailles, en dehors de tout projet Saclay. C'est un des effets Saclay, mais il y a d'autres « merveilles » :
Loyers L'INRA devrait payer pendant 30 ans un loyer pour occuper un nouveau bâtiment, après avoir abandonné ceux flambant neufs qui viennent d'être construits sur Grignon… et on ose nous parler de restrictions budgétaires ! Sans oublier le coût du déménagement en lui-même.
Désorganisation des équipes Une grande partie des quelques 500 collègues prévus pour aller sur Saclay semble refuser cette migration forcée. On a pu voir les problèmes importants soulevés pour recaser moins de 10 personnes lors de la fermeture d'unités, à Lille par exemple. Qu'en serait-il pour plusieurs centaines d'un coup ? Quelle garantie de la Direction de l'INRA pour leur maintien dans les sites actuels ? AUCUNE ! Quelles garanties pour la pérennité des programmes de recherche associés à ces personnels ? AUCUNE ! Déplacer l'outil de recherche ne peut se faire sans les hommes et les femmes qui le font fonctionner.
Précarité Si une partie significative des titulaires refusent d'aller sur Saclay, est ce que ceux qui accepteraient de partir seraient mieux lotis ? La Direction Générale entend elle compenser les emplois des collègues refusant d'aller sur Saclay par l'ouverture en nombre de nouveaux postes de titulaires ? Ne sera-t-elle pas tentée de leur substituer des précaires ? Imaginez alors les conditions de travail dans les équipes, avec le fossé qui en résultera entre les agents. Quelle pérennité auraient dans ces conditions nos sujets de recherche, et nos savoir-faire ?
Qualité de vie au quotidien Quelle serait la vie de ceux qui accepteraient de partir ? Quels logements espérer, et à quel prix ? Et pour tous ceux qui seraient forcés de continuer de vivre près des sites actuels ? Quelle garantie réelle d'avoir des transports adaptés avant un déménagement annoncé pour 2018 ? Au mieux un bout de métro en 2020… peut-être !
Projet Scientifique L'intérêt de la science et la possibilité de développer de nouvelles recherches étaient totalement absents du montage du projet, plutôt fondé sur les aspects ‘gouvernance', management et intérêts politico-financiers. Comment croire à la pertinence de projets scientifiques plaqués a posteriori pour habiller le montage une fois tout décidé ?
Gouvernance Plusieurs fois déjà, la Direction de l'INRA a été relativement écartée des processus décisionnels, comme lors des auditions de l'IDEX où des engagements ont été pris par la FCS sans que l'INRA ne le sache. Quel mot pourra encore dire l'Institut et ses conseils scientifiques, une fois fondu dans l'université Paris Saclay qui aura la haute main sur les orientations de travail ?… et tandis qu'on lui demandera de fournir à l'Université de plus en plus de moyens humains et matériels.
Publications Un déménagement entrainerait de facto une désorganisation de l'activité des services, entre personnels restants et partants. Quel impact généré sur l'activité de publications ou d'encadrement et de réussite des thèses ? Avec l'évaluation des équipes en toile de fond.
Moyens expérimentaux Quid des parcelles expérimentales à Saclay ? Les équipes qui font de l'Agronomie au sens large vont perdre leur principal outil de travail, petite poussière oubliée en chemin par les bâtisseurs d'un campus de plus de 40 000 personnes !
Quels "plus" pour tous ces "moins" ?!?
Qu'irions-nous faire (mal) là-haut
que nous ne faisons déjà (pas trop mal) ici ? |