Avenir de nos organismes de recherche, de nos conditions de travail et de nos statuts…
Mission d'Aubert : nous ne sommes pas dupes !
La Ministre de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche vient de transmettre aux syndicats la « lettre de mission D'Aubert » sur les partenariats Universités-EPST.
Dans son discours, Valérie Pécresse indique que ce groupe D'Aubert n'a qu'une mission « technique », qui est de simplifier la gestion administrative, prenant en exemple le problème des multiples logiciels de gestion entre les universités et les différents EPST .
La Ministre dément toute volonté de démembrer le CNRS et les autres EPST. Mais la composition du groupe d'Aubert est éloquente pour une mission soi disant technico-administrative : y participent des directeurs généraux des principaux Epst (Inra, Cnrs, Inserm, Inria) dont Marion Guillou et Michel Eddi (PDG et DGD de l'Inra) aux côtés de vice-présidents de la CPU (Conférence des présidents d'Universités) et de plusieurs présidents d'université ! Pour la Ministre, il ne s'agit que de rumeurs non fondées. La Ministre serait plus crédible si le Directeur Général de la Recherche du Ministère n'avait pas dit le contraire au Conseil d'Administration du CNRS, si le CNRS n'avait pas annoncé sa volonté de trier les Unités Mixtes de Recherches (UMR) qui pourraient être transférées aux Universités.
Nous ne sommes pas dupes !
Dans sa lettre de mission, la Ministre précise une « liste » (« non exhaustive ») de sujets à aborder : « circuits administratifs et financiers », « recrutement et gestion des personnels », « procédures d'évaluation », « valorisation », « gestion des plateformes d'équipements et de moyens lourds ».
Il s'agit bien de revoir l'ensemble des prérogatives de gestion des laboratoires de recherche. Cela est cohérent avec la volonté exprimée par le Président de la République dans sa lettre de mission à la Ministre que les organismes de recherche deviennent des agences de moyens.
Pour la CGT, la mission d'Aubert ne peut se réduire en un « arrangement » entre présidents d'université et directeurs d'EPST, sur le dos des personnels de recherche. Comme par hasard, les représentants des personnels, enseignants chercheurs, chercheurs, BIATOS et ITA, sont exclus de ce groupe de réflexion, ils seront simplement auditionnés. La composition de la mission et les fonctions passées de François d'Aubert peuvent donner aux conclusions de cette mission « force de loi ». Pour nous, la mission ne peut pas se substituer à de véritables négociations, qui ont toujours été refusées par la Ministre. C'est ce qu'a revendiqué la CGT lors d'une récente rencontre avec la Ministre ; à cette occasion nous avons d'ailleurs à nouveau exigé l'abrogation de la loi sur les universités (LRU).
La CGT appelle l'ensemble des personnels
à s'opposer aux choix
que le gouvernement veut nous imposer.
Défendre les EPST et le statut des personnels, c'est défendre les laboratoires.
Tous les personnels INRA, chercheurs comme ITA, travaillant dans les UMR
doivent être maintenus sous statuts et gestion INRA.
Rien n'est encore décidé !
Mais l'intervention des personnels sera décisive pour empêcher le démembrement des organismes de recherche et leur remplacement par un système asservi aux entreprises où toute liberté de recherche sera bannie, fondé sur la déréglementation et l'autoritarisme politique…
- Lire le compte-rendu de la rencontre entre la FERC-CGT et Madame la Ministre de la Recherche du 11-12-2007. |