Le scrutin visant à désigner les représentants des personnels au CSN de l'INRA vient de s'achever. Les candidats défendant la profession de foi « Pour un INRA pérenne, totalement public, libre, au service de tous les citoyens » soutenue par la CGT-INRA, ont été élus dans huit des neuf secteurs. C'est deux fois plus que pour le mandat précédent. Nous remercions les électeurs qui ont fait ce choix.

C'est un fait marquant de la vie de l'Institut, que ni la Direction Générale ni le gouvernement ne peuvent ignorer.

Alors que le premier tour avait vu un taux de participation des électeurs plus élevé que lors des scrutins précédents, et surtout l'élection dès le premier tour des candidats soutenus par la CGT dans les secteurs 1 EA - EFPA et 8 MIA - SAD - SAE2, le second tour a été marqué par une plus faible participation qui est malheureusement habituelle dans ces élections notamment du fait qu'aucun matériel de vote spécifique pour le second tour n'a été distribué. Les candidats soutenus par la CGT ont néanmoins été élus dans tous les autres secteurs (2 SPE, 3 GAP - BV - GEVES, 4 CEPIA, 5 PHASE, 6 SA - GA, 7 ALIMH - MICA) à l'exception du secteur 9 SDAR et Administration centrale.

Ce succès est un très net soutien à une certaine vision de la recherche agronomique publique. Massif dans certains secteurs, ce soutien provient clairement d'éléments convergents.

Nous souhaitons ici attirer l'attention de chaque collègue de l'institut, électeur, électrice ou non, sur cinq éléments d'appréciation, qui ne sont sans doute pas exhaustifs :

<1> Il n'est pas question pour nous de sous-estimer la part propre de la confiance que les électeurs ont placée dans des femmes et des hommes, chercheurs et ingénieurs qui sont connus pour leur engagement dans un métier pour la connaissance au service de tous les citoyens .

<2> Il est tout aussi évident que ce vote intervient à la suite d'une mandature durant laquelle chacun a pu constater que la CGT-INRA accordait au CSN un rôle visible, dans lequel les élus qu'elle soutenait ont joué un rôle visible et y ont porté la parole de leurs collègues. C'est aussi ce bilan qui est reconnu par ce vote. Ceci est d'autant plus remarquable que les moyens mis par l'INRA à la disposition de son CSN pour fonctionner normalement n'ont cessé de se dégrader au cours de la mandature qui se termine.

<3> Naturellement, que les candidats soutenus par la CGT se trouvent nombreux à siéger dans le prochain conseil scientifique de l'Institut est un message très clair à la Direction Générale  : Assez de marchandisation des connaissances ! Assez de « démarche projet » clivante et gaspilleuse de temps ! Assez du développement de la compétition et de la lutte de tous contre tous ! Assez de primes individualisées à commencer par la Prime d'Excellence Scientifique PES ! Assez du mépris affiché pour l'ensemble des catégories techniques d'ailleurs non consultées dans cette élection ! Assez de restructurations continues, des jeux de Meccano ou de Monopoly sans fin où l'on veut nous noyer, ignorant les demandes maintes fois formulées par les unités et les agents !

<4> Ces résultats d'octobre et novembre sont aussi le message d'une aspiration très forte à autre chose pour la recherche agronomique. Les enjeux sont connus mais trop souvent dévoyés. Oui, nous voulons coopérer pour approfondir et produire les connaissances dont dépend notre présence dans le monde. Oui, nous voulons que les moyens soient octroyés équitablement à des collectifs de travail pérennes, libres de tout lobby industriel ou de groupe d'opinion qui veulent instrumentaliser la science. Oui, nous voulons que le soutien de base revienne à la hauteur des besoins du développement de la recherche et cesse de contribuer à son asphyxie. Oui, nous avons soif de participer au développement de l'humanité et, oui nous voulons travailler avec l'ensemble des partenaires de la recherche sur ces bases saines. C'est le sens que nous donnons au service public pour la recherche agronomique.

<5> Au moment où jamais politiques sociales gouvernementales et patronales n'ont été si nettement rejetées par les salariés au travers de la lutte contre la loi portant réforme des retraites, il est clair que l'INRA n'est pas un élément isolé dans le pays, où ne s'exprimeraient pas les mêmes aspirations à la justice sociale.

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