Les années précédentes, la CGT avait dénoncé le budget de l'INRA comme mauvais. En 2014, cela s'aggrave encore plus. Certes, ce budget s'inscrit comme les précédents dans la logique d'austérité appliquée par le gouvernement conformément aux ordres de la commission de Bruxelles, mais les administrateurs auront noté avec intérêt que la commission a validé l'ensemble du budget de la République. Des individus non élus ont donc dit au bon peuple français et à ses représentants, en substance, nous validons votre budget d'austérité, nous nous réjouissons des licenciements à venir, de la misère, du développement de la pauvreté que vous organisez avec ce budget. Je n'oublie pas que ce projet de budget est proposé par notre gouvernement et que la commission européenne peut se réjouir, car la France est une bonne élève de l'austérité. Mais elle peut sûrement mieux faire encore !
La part du budget consacré à la recherche nous plaçait au 15ème rang des pays de l'OCDE derrière l'Estonie, cette part a régressé depuis 2004. Nul doute que ce budget 2014 ne va pas améliorer notre futur classement.
Pour être plus précis, j'affirme que le budget de la recherche diminuera de 1% en 2014 passant de 7,85 à 7,77 milliards d'euros. Si l'on prend en compte l'inflation, c'est donc une baisse de 2% qui va affecter la recherche publique.
Tous les budgets des organismes publics diminuent, la baisse des crédits affectés à l'ANR (-80 millions d'euros) ne sera pas réaffectée aux organismes de recherche. Par contre le crédit impôt recherche (CIR), 6 milliards d'euro, n'est pas remis en cause malgré les nombreuses critiques formulées par la CGT et maintenant par bien d'autres commentateurs. Malgré ce superbe cadeau fiscal fait aux entreprises, l'effort de recherche des entreprises privées stagne : 1,34% en 2000 à 1,4% en 2011, je rappelle que durant la même période le CIR est passé de 500 millions à 6 milliards d'euros. La France est donc très généreuse avec les actionnaires. Sanofi, Unilever, Total peuvent remercier les différents gouvernements pour cette politique attentionnée. Les salariés de ces mêmes entreprises trouveront ici toutes les raisons de se mobiliser contre cette injustice.
On voit bien que les propos lénifiants sur le « domaine protégé » que constituerait la recherche ne résistent pas à l'analyse.