La CGT-INRA s'adresse aux personnels des centres parisiens de l'INRA
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Message du 15 janvier 2018

Scoop ! Nos tutelles viennent de s'apercevoir qu'il y avait un problème de transport vers le plateau de Saclay !


Message des Sections locales CGT des centres INRA de Versailles, Grignon et Jouy.

 

Vous avez dû recevoir des courriers électroniques vous invitant à signer en urgence une pétition lancée par l'Université Paris-Saclay pour demander au président de la République de ne pas reporter l'arrivée de la ligne 18, car l'Université "apprend que l'arrivée de la Ligne 18 du Grand Paris Express sur le Plateau de Saclay en 2024 serait remise en cause par le Gouvernement" et rappelle "que cette condition était un préalable majeur au déménagement des écoles, des facultés et des industriels et à la construction de nouveaux logements indispensables pour nos étudiants et nos personnels".

Les directions des différents organismes, universités et écoles impliqués dans la future université d'excellence se sont chargées de diffuser ce message qui, pour certains d'entre vous, a pu arriver deux, trois voire quatre fois dans la même matinée. A cette agitation s'ajoutent les déclarations de certains maires du plateau de Saclay qui annoncent que si la ligne 18 n'arrive pas, ils stopperont les programmes de logements associés au développement du campus !

Brusquement tout le monde fait semblant de s'apercevoir qu'il y a un problème, du fait des interrogations, réelles au demeurant, qui pèsent sur la date d'arrivée de la ligne 18. Et au lieu de reconnaître honnêtement que c'était une folie de déménager des unités de recherche sur un plateau dépourvu de moyens de transports sérieux, nos directions font semblant de nous appeler à la rescousse, ce qui est un bon moyen de vous prévenir au passage que votre avenir va être douloureux.

La réalité est bien différente.

- On a toujours su qu'il y avait un problème. Et la CGT tient à la disposition des responsables la multitude de messages qu'elle a rédigés ces dernières années pour dénoncer le manque de transports et plus largement, la folie de ce projet, et les conséquences qu'il aurait pour les agents INRA, et de ce fait sur la recherche agronomique en Ile de France.

- On a fait semblant de croire que la ligne 18 du métro serait la solution aux problèmes de transport. Mais cette ligne a toujours été annoncée comme arrivant au plus tôt en 2024 à partir de Massy, et "à l'horizon 2030" à partir de Versailles... Alors que le déménagement de l'INRA est lui prévu à l'automne 2021. Donc, même dans l'hypothèse la plus optimiste, il y a toujours eu trois ans minimum sans moyen lourd de transport, avec en tout et pour tout un bus en site propre depuis Massy, déjà largement saturé. Et pour tous les agents vivant à l'Ouest de la région parisienne, nos directions ont donc prévu 9 ans de galère avant le raccordement à Versailles.

- On a fait semblant d'ignorer que beaucoup de personnes venant travailler en transport en commun sur le plateau prendront d'abord, pour arriver à Massy, le RER B qui cumule retards et incidents de fonctionnement. Les solutions pour donner à ce RER des capacités en adéquation avec les 900 000 passagers transportés par jour (rames plus longues, plus larges, et/ou à deux étages) demanderaient des travaux considérables sur les infrastructures (changement de gabarit des quais, des tunnels, des ponts routiers). Or la réalisation actuelle des nouvelles lignes du Grand Paris, dont la ligne 18 (3 des 34 milliards prévus), engloutit les capacités de financement, différant la rénovation du RER B (3 milliards également).

- On a fait semblant de ne pas entendre les nombreuses critiques émises à l'encontre de cette ligne 18, du fait de son coût, de son emprise sur les terrains agricoles, et des faibles possibilités de rentabilité (10 à 20 000 voyageurs par jour attendus pour la ligne 18), qui font que deux recours en Conseil d'Etat ont été déposés contre la déclaration d'utilité publique par les maires de plusieurs communes du plateau et par des associations (*).

- On a fait semblant d'oublier que les transports collectifs décents sont d'autant plus indispensables que la circulation routière sur le plateau est déjà fortement congestionnée, et que vu la taille prévue pour le parking du futur bâtiment commun INRA-AgroParisTech, il vaudrait mieux que la plupart des agents ne viennent pas en voiture... C'est pourtant dans ce contexte que le Conseil Départemental de l'Essonne a décidé en 2016 de ne pas réaliser un transport par bus en site propre entre Saint Quentin en Yvelines et Saclay, préférant à un transport facile à réaliser qui aurait été livré l'année prochaine, la ligne 18 qui arrivera peut-être dans 12 ans... cherchez la logique !

Tous ces problèmes étaient connus, dénoncés, mais le projet de déménagement a été poursuivi par nos tutelles et finalement décidé contre l'avis de l'immense majorité des personnels concernés. Ce qui a d'ailleurs toutes les chances d'amener une fraction importante des agents INRA à refuser de rejoindre Saclay. Et alors que ce dossier est à l'instruction depuis 2007 la seule option, imparfaite, incertaine, qui ait été mise en avant pour faire croire aux personnels qu'ils pourraient disposer de moyens de transports dignes, a été cette ligne 18 !

 


La CGT-INRA est donc d'accord avec au moins une des phrases de cette pétition: «la réalisation de transports collectifs corrects est un préalable majeur au déménagement » mais il ne faut pas mentir : la ligne 18, même si elle est réalisée, ne résoudra pas les problèmes de transport auxquels vont devoir faire face, dès le premier jour du déménagement, les personnels qui seront amenés, par choix ou contraints et forcés, à rejoindre Saclay.

Dix ans ont été perdus, il n'en reste que trois pour assumer les décisions de déménagement qui nous ont été imposées et pour nous proposer des conditions de transport correctes vers Saclay, et disponibles dès le déménagement !

(*)Vous pouvez prendre connaissance des critiques émises à l'encontre de la construction de cette ligne à cette adresse : http://s396981838.onlinehome.fr/A_propos_de_la_ligne_18.pdf

Et pour mémoire, notre dernière expression au sujet du déménagement des personnels de l'INRA : message du 20 octobre 2017 (Cf. notamment la partie relative à l'ambiguïté de la Direction de l'INRA au sujet des indemnités compensatoires !). Lors du CT suivant (28 novembre 2017), la DG a annoncé qu'elle avait saisi les Ministères de tutelle pour demander la publication d'un arrêté de restructuration mais qu'elle n'avait pas encore eu de réponse. Elle indiquait qu'en cas de réponse négative, elle s'engageait sur la prime de 8600€ sur la base d'un changement de résidence « administrative » (par exemple de Grignon sur Saclay) et non de résidence personnelle, et uniquement pour les agents qui iront à Saclay. Elle refusait donc que cette prime soit étendue à tous les agents soumis à restructuration comme nous le revendiquons.

Ensemble, dans le syndicat, nous serons plus forts,

rejoignez la CGT !

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