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Message du 15 décembre 2010
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Conseil d'Administration de l'INRA du 14 décembre 2010
ALERTE BUDGET INRA

Déclaration de l'élu CGT au Conseil d'Administration

Chaque année, je dénonce le budget de l'Institut car il est toujours en deçà des exigences de recherche de ce service public qu'est l'INRA dans le domaine agronomique. Le budget 2011 ne faillit malheureusement pas à la tradition, pire, pour la première fois, ce budget baisse.

La complexité des documents qui nous sont soumis, ne masque pas la réalité. Nos propres informations obtenues il y a plus d'un mois annonçaient une « hausse » de 1,11% par rapport à 2010 soit donc, compte tenu des transferts de charges et de l'inflation, une diminution par rapport à 2010. Sans compter que ces transferts de charges participent directement de la mise en place d'une caisse de retraite des fonctionnaires avancée par la loi Sarkozy-Woerth que les personnels de l'INRA avec l'ensemble de la population ont largement combattue.

A la date de ce Conseil d'Administration, replaçons ce budget dans le contexte de la politique du gouvernement.

Il demande aux salariés du privé et du public, de payer deux fois les conséquences de la crise financière ; nous allons la payer avec la réforme inique des retraites et nous allons contribuer aux nouveaux profits des banques et des entreprises du CAC40 ; la diminution des budgets alloués aux services publics et du budget de notre Institut illustrent facilement mon propos.

La mémoire historique est utile au syndicaliste. Il fut une époque, pas si éloignée, où les gouvernements demandaient aux économistes d'être au service de la politique. Nous vivons désormais des temps où la politique est mise au service de l'économie «globalisée» et plus exactement au service de quelques-uns.

Revenons en au budget 2011.

La Direction Générale , dans un long préambule, rappelle les missions de l'INRA et les enjeux de l'avenir. Après les alliances et autre consortiums voici le temps des «EX», IDEX, LABEX, EQUIPEX, et comme l'ont écrit deux de nos collègues du CNRS dans un article intitulé «l'Excellence ce faux ami de la science», dans le journal Libération «L'excellence est le plan social de la science». Au-delà des mots, la même exigence libérale de rentabilité pour les actionnaires dans le privé et pour le public : diminuer les dépenses et affaiblir les services publics.

Les documents du Conseil d'Administration indiquent que la subvention d'État ne progresse que de 0,2% en euros courants, soit une baisse du financement de l'Institut. La Direction Générale prévoit une augmentation des ressources propres de l'Institut, nos scientifiques deviennent de plus en plus les VRP de la recherche. Cette part augmente de 2 points par rapport à 2010. Les ressources propres représentent désormais 22% des prévisions budgétaires tout en demeurant fortement aléatoires car elles dépendent des produits des contrats. Le budget global s'établit donc à 836 M. d'euros. Je note que le transfert des pensions du budget de l'État vers celui de l'INRA augmente artificiellement le budget de l'Institut et lui impose une charge supplémentaire de 7,99 M. d'euros. Pour moi, ce transfert est une des prémices de la création d'une caisse de retraite des fonctionnaires, permettant au gouvernement de moduler les pensions.

Plus grave encore, compte tenu des ressources propres affectées, le budget utilisable par l'Institut pour financer la masse salariale s'élève à 649,5 M. d'euros or les charges incompressibles de la masse salariale s'élèvent à 662,7 M. d'euros soit un déficit de 13,2 M. d'euros. Pour la première fois dans l'histoire de l'INRA le gouvernement décide ne pas financer l'intégralité des salaires des salariés de notre Institut.

Abordons la politique de l'emploi

Maîtrise de la dépense, la leçon est bien apprise, on dirait du Sarkozy-Fillon dans le texte. La Direction Générale décide de la diminution de 40 ETPT et diminution de 41 recrutements par rapport à 2010 : 5 CR et 36 IT sacrifiés au nom de la RGPP. La ligne « Emploi non permanent » diminue de 4,7%, je pourrais m'en réjouir si cette baisse était compensée par des créations de postes statutaires à due concurrence. Mais non, cette réduction vise directement l'emploi des jeunes et donc l'avenir de l'Institut.(Suite de la déclaration).

 

Ce projet de budget est l'application de la politique gouvernementale de baisse des effectifs dans la fonction publique et de diminution de la qualité et de l'efficacité des services publics.

Les agents de l'INRA, comme tous les salariés de notre pays, doivent considérer les salaires indécents des grands patrons, grands par leurs rémunérations, les stocks-options, les profits insolents des banques, le bouclier fiscal, la disparition programmée de l'Impôt de Solidarité sur la Fortune, alors qu'il manque 13,2 M. d'euros à l'INRA pour payer les salaires et alors que Madame Bettencourt a reçu 30 M. d'euros au titre de la loi TEPA.

Les agents de l'INRA, comme tous les salariés de notre pays, doivent « encaisser » le pouvoir d'achat rogné, les prestations sociales réduites, les médicaments de moins en moins remboursés, les pensions et retraites diminuées, la précarité de l'emploi accrue pour des centaines de milliers de nos compatriotes, la pauvreté croissante.

La liste est hélas longue et non exhaustive. Qui peut croire que la cinquième puissance mondiale n'a plus de moyens financiers ? A qui veut-on faire croire que cette politique au service des plus riches serait la seule réponse possible.

Mesdames et Messieurs les administrateurs, non représentants des tutelles ministérielles, je vous invite à prendre vos responsabilités. Montrez par votre vote que vous ne souhaitez pas participer au saccage de la recherche agronomique publique.

Le budget a été adopté avec 7 voix contre (la totalité des élus syndicaux CGT - CFDT - CFTC et SUD), seule l'administration (et les divers représentants des ministères, etc.) a voté pour.

Déclaration commune des syndicats
CFDT - CGT - CFTC - SUD de l'INRA

Les élus du personnel représentant les 4 syndicats de l'INRA condamnent ce budget 2011. Le gouvernement continue à afficher la recherche publique comme vitrine de sa politique, mais lui impose des restrictions importantes. Les budgets concernant les personnels et unités sont de fait lourdement pénalisés, comme ailleurs, au nom de la RGPP.

Nous refusons les suppressions d'emplois qui en découlent (41 postes sont de fait « gagés » par manque de financement) et nous demandons le maintien a minima du soutien de base pour l'ensemble des unités.

Les élus du personnel exigent du gouvernement des moyens à la hauteur des enjeux pour lesquels la recherche est sollicitée aujourd'hui.

Dans le même temps, les modalités de mise en œuvre du Grand Emprunt, à travers l'ensemble des appels à projets - Equipex/Labex/Idex vont déstructurer encore plus l'INRA et l'ensemble des EPST. La mise en place de l'hyperstructure  du Plateau de Saclay en est déjà l'illustration.

C'est contre ce contexte destructeur pour l'ensemble de la recherche publique que les syndicats et associations du secteur   manifestent leur profond désaccord.

La CGT-Inra appelle tous les agents à contresigner la déclaration intersyndicale ci-dessus, à s'en saisir pour  intervenir et la faire voter dans les conseils de centre et de département.

Je soussigné, (nom, unité ou service...), soutiens la déclaration du 14 décembre 2010 des 4 syndicats de l'INRA.

et à la renvoyer par mail cgt@inra.fr ou par fax 01.39.02.14.50

Cet envoi est autorisé par la note de service 2003-36.
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