- version imprimable
Point d'actualités
Après l'adoption du procès-verbal de la séance précédente, F. Houllier a présenté l'actualité de l'INRA aux administrateurs.
L'élu CGT en a profité pour s'adresser à la direction générale et aux tutelles ministérielles. Il a réaffirmé la nécessité d'abandonner le projet de loi sur l'Enseignement Supérieur et la Recherche (ESR) dit projet de loi « Fioraso » qui ne rompt pas avec la politique du précédent gouvernement. L'élu CGT a exigé une vraie négociation et non pas une concertation pour un projet de loi nouveau qui réponde aux exigences exprimées par les personnels et la CGT-INRA ; en outre il a insisté sur la nécessité d'un plan de recrutement pour répondre aux besoins notamment de nos collègues en situation précaire sur des fonctions pérennes. Agriculture biologique - présentation par H. Guyomard
L'élu CGT a regretté d'être enfermé dans un schéma réducteur qui classe d'un côté une agriculture biologique qui représente le « bien » et une agriculture traditionnelle qui serait le « mal ».
L'agriculture biologique pose autant de questions qu'elle n'en règle, ainsi la littérature révèle qu'on obtient une baisse de 9 à 30% du rendement selon les cultures -30% pour le blé.
Que la qualité des aliments bio n'est pas vérifiée, pour le blé, il n'y a aucune augmentation de la valeur nutritionnelle ou des qualités gustatives de produits bio.
Qu'en 2050 la population atteindra 9,5 milliards d'habitants et que certains auteurs écrivent qu'il faudrait augmenter la productivité agricole de 70% même si ces données peuvent apparaitre exagérées.
Que l'AB est déjà récupérée par les grands groupes transnationaux qui engendrent non pas par exemple des circuits courts mais des circuits commerciaux équivalents aux circuits traditionnels ?
Que dans le BIO il y a déjà de nombreux scandales sur l'origine, et la qualité dite BIO... Le risque est grand de créer des produits à 2 vitesses, des produits bio pour les forts pouvoir d'achat et pour les pouvoirs d'achat faible, est-ce le rôle du service public d'augmenter les inégalités devant l'alimentation ? On sait que la malnutrition est en partie liée au pouvoir d'achat.
La question essentielle pour l'avenir est la sécurité alimentaire, le contrôle par les États de l'alimentation. Le risque à venir c'est de nouveau comme en 2010 des émeutes de la faim.
Cumuler une baisse des rendements via le BIO avec une augmentation des terres destinées aux biocarburants, le risque est grand d'organiser la pénurie alimentaire pour la seconde moitié du 21ème siècle.
On voit bien que le développement du BIO ne rompt pas avec les défauts de l'agriculture traditionnelle, on parle de bioindustriel de biobusiness , tout ce que devait combattre le bio a été en partie récupéré par les géants de l'industrie agroalimentaire.
L'INRA ne doit pas se résigner à la mode ou à la demande masquée des grands groupes.
N'oublions pas que le modèle agricole issu de la guerre a permis de supprimer rapidement le rationnement, de produire beaucoup mais aussi en augmentant la qualité, il y a bien sûr des effets pervers dus essentiellement au système économique mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain.
Je préfère à l'AB, l'agriculture raisonnée indépendante des marchés financiers. Il faut donc en finir avec l'agriculture soumise aux spéculateurs et à la finance internationale qui se moquent comme d'une guigne de la qualité des aliments comme de la sécurité alimentaire des peuples.
L'AB masque les vrais problèmes et cela peut devenir un os à ronger pour nos concitoyens.
Compte financier 2012
Le compte financier rend compte de l'exécution du budget 2012.
La lecture du compte financier révèle que l'augmentation du budget 2012 était de 0.8%. Lors de la présentation de ce budget en décembre 2011, l'augmentation devait être de 2.7%. L'élu CGT avait critiqué cette présentation, les faits lui donnent raison.
Le compte financier fait état d'une diminution en 2012 du nombre d'ETP (Equivalents Temps Plein) et d'une augmentation significative du nombre de CDD. La capacité d'autofinancement de l'institut a diminué de 10%.
Le budget 2012 présente un déficit de 3 millions d'€. Le compte financier ne masque pas la réalité et valide l'ensemble des critiques formulées par l'élu CGT. Le compte financier a été adopté à l'unanimité.
Décision Budgétaire rectificative n°1
Le fait majeur à noter est la disparition de la réserve de précaution de 4.54 Millions d'€ du budget de l'institut. L'élu CGT avait dénoncé cette réserve de précaution lors de la présentation du budget en décembre 2012, il avait déclaré que la réserve de précaution ne servait qu'à gonfler artificiellement le budget. Là encore les faits lui donnent raison.
Charte de déontologie - présentation par P.H. Duée
La présentation révèle que les fraudes sur les publications scientifiques** auraient augmenté depuis les années 2000, 30% des résultats publiés seraient sujet à caution.
L'INRA veut promouvoir une charte de déontologie. Dans ce document figureraient les droits et devoirs des agents y compris en terme de conflits d'intérêts. L'élu CGT a noté que l'existence d'une charte de déontologie n'empêcherait pas la fraude. Il a rappelé que l'essentiel de ce qui figure dans la charte est contenu dans le Statut général de la Fonction Publique élaboré à la Libération et amendé en 1983. Si les agents de l'INRA sont fonctionnaires c'est pour garantir leur indépendance vis-à-vis de tous les pouvoirs.
Il a noté que l'augmentation de la fraude était liée au changement du contexte général de la recherche. La course à la publication, les classements de tout ordre, les facteurs d'impacts exercent une pression sur les collègues, la stigmatisation des chercheurs dits « non publiant » entraine la communauté scientifique vers des travers que la charte voudrait éviter.
Pour toutes ces raisons l'élu CGT s'est abstenu. La charte a été adoptée par le CA.
|