Depuis maintenant près de 2 ans, les mobilisations s'enchainent dans les centres INRA contre la mise en place du Rifseep. Durant sa récente tournée, le PDG INRA, Philippe Mauguin, a été partout accueilli par des personnels lui signifiant leur hostilité à ce système que le Ministère voudrait voir se substituer à la PPRS. Les personnels y dénonçaient qu'avec ce Rifseep le montant de la prime dépendrait d'un classement individuel des agents selon une grille de fonctions exercées alors qu'aujourd'hui les agents d'un même grade touchent la même PPRS. Un agent considéré « encadrant » pourrait ainsi toucher plus qu'un agent d'un corps plus élevé qui se défonce à la paillasse, sur le terrain ou au bureau… mais tout seul(e) ! Inégalité dans l'inégalité, le Ministère entend refuser l'alignement des montants minimaux versés aux Ingénieurs et Techniciens ITA des EPST sur ceux, plus élevés, qui seraient versés aux Ingénieurs et Techniciens ITRF des Universités ! Cela alors que le prétexte avancé pour ce Risfeep est « l'harmonisation des primes » !
Comme les collègues l'ont partout signifié au PDG, le Rifseep est bien un système d'individualisation et de mise en concurrence qui creuse les inégalités de rémunérations, et qui ne peut qu'induire des risques d'explosion du travail collectif dans les équipes, tout comme la PEDR pour les corps de chercheurs.
Beaucoup d'entre vous hésitent en général à faire grève ou manifester. Mais il s'agit là de prolonger notre mobilisation collective de ces derniers mois, qui plus est dans une situation bien particulière.
Nous dénions le droit au Secrétariat d'Etat à l'Enseignement Supérieur et à la Recherche de faire voter l'adhésion des ITA et des ITRF par un comité technique (CTMESR) à 15 jours des élections alors qu'aucun Comité Technique Ministériel n'est convoqué côté Education Nationale, le dernier ayant eu lieu le 22 mars dernier, pour respecter la trêve électorale.
Pourquoi un tel acharnement gouvernemental au niveau Recherche et Enseignement Supérieur quand on sait que la très grande majorité des fonctionnaires n'est toujours pas passée au Rifseep, aux Finances, à l'Equipement, dans les collectivités territoriales,… ?
Quant aux promesses financières associées, elles ont toutes chances d'être des chèques en bois dans cet avenir incertain où ce gouvernement ne sera vraisemblablement plus aux manettes.
Alors le 10 Avril, montrons-leur que nous continuons
à ne pas vouloir nous laisser faire !
