Communiqué de la CGT-INRA
et de ses sections d'Île de France

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Message du 3 décembre 2012 - version imprimable

Campus Paris-Saclay :
un projet à marche forcée ?


Les premiers éléments sortis des assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche vont bien dans le sens dénoncé par la CGT-INRA dès le lancement de ces dernières, en juillet dernier. Ces assises ne cherchaient qu'à impliquer les organisations syndicales dans le but d'obtenir un consensus orienté par avance, celui du maintien des structures instituées par le précédent gouvernement. Qu'on en juge : les 121 propositions issues des assises aboutissent au maintien de fait de l'AERES, des Alliances, des IDEX - certes rebaptisées ‘programmes', des PRES - certes rebaptisés ‘Universités Fédérales', du Crédit d'Impôt-Recherche, de la PES, ….

Nous attirons l'attention des agents de l'INRA sur l'insistance à mettre en place une politique de site, et à avancer vers une régionalisation de la recherche, dans le cadre de l'acte III de la décentralisation. L'idée d'un contrat quinquennal tripartite établissement-Ministère-collectivités locales a été avancée (proposition 113), et il a été aussi proposé de « rendre obligatoire par la loi » l'élaboration d'un SRESRI (schéma régional de l'enseignement supérieur, de la recherche et de l'innovation) dans chaque région, lequel « définit les besoins et l'ambition du territoire », élaboré de manière conjointe par les établissements, les organismes en région et les collectivités locales concernées. On ne peut que s'interroger sur le fait que la Direction Générale de l'INRA, d'ordinaire prompte à défendre la structure nationale de l'Institut, aurait déclaré à cette occasion que « l'idée d'un schéma régional nous va bien » tout en s'interrogeant sur le contrat global pluriannuel.

Sans oublier un nouveau concept, celui d'universités fédérales qui remplaceraient les PRES (Pôles de recherche et d'enseignement supérieur)  : ne serait-ce pas là un cadre idéal pour le projet Saclay ?

La CGT-INRA ne cesse de dénoncer le projet « Saclay ».

  • Nous vous invitons à prendre connaissance de la déclaration faite par les élus au Conseil Scientifique de l'INRA. Cf. ci-après et sur notre site.
  • Nous vous invitons également à prendre connaissance du compte rendu de la rencontre avec la Ministre de la Recherche, le 8 novembre à la faculté d'Orsay.
    La délégation reçue, dont nous faisions partie, était porteuse du mandat exprimé par les 1200 signataires de la pétition demandant un moratoire sur la mise en place de ce projet.

Les syndicats d'AgroParitech et de l'INRA ont insisté sur l'importance du moratoire immédiat puisque les projets immobiliers se mettent en place, avec 88 M€ (millions d'euros) budgétés pour la construction du bâtiment commun Agroparitech-INRA sur Saclay, induisant un gaspillage financier considérable : 40 M€ ont notamment déjà été investis ces dernières années sur le campus de Grignon, pourtant inclus dans les plans du déménagement vers Saclay !

Mais comme vous le lirez dans ce compte-rendu :
À la demande de moratoire,
la Ministre répond : je continue et j'accélère !

Déclaration du 23/11/2012 des élus des secteurs scientifiques de l'INRA
au Conseil Scientifique de l'INRA
(élus sur listes soutenues par la CGT-INRA )

Madame la ministre G. Fioraso nous a récemment expliqué que son rôle était de mettre en œuvre la feuille de route posée par le premier ministre et par François Hollande, à savoir l'accélération de la mise en place des Investissements d'avenir, des IDEX et des Plans Campus, et en particulier le projet campus Paris Saclay.

Actuellement, sur le budget 2013, 88,6 Millions d'€ d'autorisations d'engagement sont prévus pour le déménagement d'AgroParisTech et de l'INRA sur Saclay, preuve que le système avance. Toutefois, dans le cadre de la politique d'austérité actuelle, on peut se demander quelle est l'opportunité d'un tel investissement qui grèvera à terme le financement des autres unités de recherche.

Nous nous interrogeons donc sur la position de l'INRA en terme scientifique et de gouvernance dans le cadre de ce projet.

Sans mettre en avant aucune stratégie scientifique commune, la FCS ne vise qu'à répondre au benchmarking du syndrome de Shanghai pour faire partie des 10 meilleures universités mondiales, en rassemblant les unités évaluées A+, les grandes écoles « d'élite » et les industriels.

De plus, la récente contribution de la FCS Campus Paris Saclay pour les assises de la recherche des 26 et 27 novembre prochains prochaine illustre bien l'orientation de ce projet : mobiliser les acteurs de la recherche vers les entreprises, avec une focalisation annoncée vers l'innovation par exemple par la mise en place d'un club de financeurs privés et publics, d'un service d'entrée à destination des PME. Pour nous, élus des secteurs scientifiques de l'INRA au CSN, la marchandisation des connaissances n'est pas le meilleur moyen de mettre la Recherche Publique au service de la société.

Par ailleurs la FCS affiche clairement son objectif d'une « Université de plein exercice dotée d'une gouvernance unique, les entités fondatrices conservant toutefois certains de leurs marqueurs identitaires ». L'INRA, membre de droit de la FCS, partage-t-elle vraiment ce discours, et a-t-elle été associée à de telles orientations ?

En l'absence de consultation des vrais « acteurs » de la recherche, la majorité des représentants des personnels des entités concernées et de Directeurs de grosses unités de recherche ont demandé un moratoire sur la création du campus Paris Saclay. Il parait donc important aujourd'hui de consulter sur ce point les vrais « acteurs » de la recherche, à savoir ceux qui la font réellement.

Aujourd'hui, il nous parait indispensable de porter ces divers points à la connaissance des membres du CSN, et de leur faire part de nos réticences et de nos inquiétudes sur l'avenir de la recherche agronomique publique et indépendante, telle qu'elle est défendue à l'INRA.

 


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